Ces dernières années, le freelancing est en plein essor dans les métiers de prestations intellectuelles pour les entreprises. En France, le nombre de freelances a dépassé le million en 2019.

Cette catégorie socio-professionnel alimente beaucoup de clichés que vient renverser une étude statistique réalisée par freelance.com, datastorm et l’open talents lab sous la direction scientifique de Stéphane Auray.

Cette étude montre notamment l’ampleur du phénomène qui touche tous les secteurs de l’économie, les différences qui persistent en fonction du genre ou encore l’influence du niveau d’étude chez les travailleurs indépendants.

Voici les grands enseignements tirés de cette étude :

 

Les freelances sont dans tous les secteurs de l’économie

Cette étude montre que les travailleurs indépendants sont présents dans tous les secteurs de l’économie française mais ce de façon très inégale selon les secteurs.

Certains secteurs sont plus ciblés que d’autres par les freelances comme le design ou l’informatique. D’autres, sont moins représentés comme le marketing digital, encore dominé par des grandes agences SEO et marketing qui préfèrent généralement internaliser les compétences clé.

Au sein même de chaque secteur d’activité, la proportion de travailleurs indépendants par rapport à celle de salariés est très variable.

Dans le design & création numérique et dans l’informatique, deux secteurs très prisés par les travailleurs indépendants, les proportions de travailleurs indépendants par rapport à celles des salariés sont très différentes.

Pour ce qui est du secteur d’activité, les freelances visent des secteurs d’activités très variés avec une dominante forte pour les métiers de services. Les entreprises les plus prisées par les travailleurs indépendants sont les PME/TPE. 

En moyenne, les freelances sont plus diplômés que les salariés

Cette étude s’intéresse aussi au niveau de qualification des travailleurs. La répartition par niveau de diplôme obtenu des travailleurs indépendants et des salariés montre que les freelances sont généralement plus diplômés que les salariés.

76% des freelances ont un diplôme d’études supérieures alors que seulement 70% des salariés en ont un.

La part de travailleurs qui n’ont aucun diplôme, est plus élevée chez les travailleurs indépendants que chez les salariés.

Cela signifie qu’en moyenne, si le travailleur a obtenu un diplôme, le niveau de ce dernier est plus élevé chez les indépendants que chez les salariés.

Enfin, le taux de diplômés d’études supérieures varie en fonction du type de métier qu’il s’agisse de travailleurs indépendants ou de salariés :

 

Globalement, le taux de diplômés d’études supérieures par métiers ne varie pas trop que cela soit au sein les travailleurs indépendants ou les salariés sauf pour les métiers de marketing digital ou les freelances sont plus diplômés que les salariés.

L’explosion du nombre de freelances en France

L’étude met l’accent sur la croissance du freelancing dans les métiers de prestations intellectuelles sur les 10 dernières années. Cette croissance s’est beaucoup accélérée depuis 2018 pour atteindre le million de travailleurs indépendants en 2019 en France. 

Cette croissance porte sur le nombre global de travailleurs indépendants et concerne donc tous les types de métiers. Certains métiers connaissent cependant une croissance du nombre de travailleurs indépendants plus forte que d’autres.

Les métiers de Finance, Gestion & Achats, Informatique et Design sont ceux qui connaissent une accélération de la croissance depuis 2018. Il s’agit des métiers les plus recherchés par les entreprises

Même si les entreprises sont de plus en plus demandeuses de travailleurs indépendants, il convient de travailler sur la relation entre les freelances et l’entreprise afin que la collaboration se passe bien.

La croissance du nombre de travailleurs indépendants reste cependant très inégale selon les régions. C’est en grande majorité l’Île de France qui connaît une croissance accélérée du nombre de travailleurs indépendants.

À horizon 2030, les projections estiment que le nombre de travailleurs indépendants atteindra 1.54 Million en France soit une augmentation de 57.7%. La croissance du nombre de freelance observée depuis une dizaine d’années va donc se poursuivre.

La crise sanitaire a modifié les pratiques de travail et risque aussi d’impacter les pratiques des travailleurs indépendants dans le futur.

Le manque de protection sociale reste une préoccupation majeure des freelances

Les travailleurs indépendants profitent de nombreux avantages comme la gestion de leur temps de travail, le choix de leurs clients ou encore le choix de leur lieu de travail.

A côté de ces avantages, le métier de freelance comporte aussi beaucoup d’inconvénients :

L’inconvénient qui revient le plus après le manque de fiabilité des revenus c’est le manque de protection sociale. La protection sociale est la mesure prioritaire selon les travailleurs indépendants.

Le temps passé à faire du commercial arrive en troisième position des inconvénients pour les freelances qui sont obligés de créer et de gérer l’ensemble de leurs fichiers client.

Le portage salarial permet de pallier le manque de protection sociale chez les travailleurs indépendants. Même si les cadres ont plutôt une bonne image du portage salarial, seulement 30% voient précisément de quoi il s’agit.

Le principe du portage salarial est le suivant :

Un consultant effectue une prestation pour un client. Le client paye des honoraires qui lui sont facturés par une société de portage qui les rétrocède ensuite au consultant sous forme de salaire, après déduction des cotisations sociales et d’une commission.

Le gender gap est vrai aussi chez les freelances

Cette étude met aussi en avant les différences qui existent entre les hommes et les femmes chez les freelances.

D’abord, chez les freelances, le taux de femme n’atteint même pas un tiers des travailleurs. A titre de comparaison, chez les salariés, les femmes représentent un peu plus de la majorité des travailleurs. Ce taux de féminisation reste variable selon les métiers.

Ensuite, cette étude met aussi en avant la différence de rémunération chez les freelances en fonction du genre. Peu importe le métier considéré, les femmes sont moins bien payées que les hommes chez les travailleurs indépendants.