Des sujets pas très glamour, certes, mais ô combien importants pour nous, freelances. Car le statut de freelance n’est pas incompatible avec une bonne protection sociale – bien au contraire ! A condition de faire le bon choix en fonction de votre situation familiale et financière. Ajoutons qu’il faut vraiment du courage et de la pugnacité pour trouver les bonnes informations, au bon moment, auprès des multiples organismes qui sont censés assurer la couverture sociale des freelance, et des nombreux assureurs prêts à nous préparer une retraite dorée…

Alors pour y voir plus clair, voici quelques infos basiques :

La prévoyance revenu

Indispensable, et souvent grande oubliée de la plupart d’entre nous !

Objectif : bénéficier de remboursement ou revenu complémentaire à celui qui nous est versé par notre régime obligatoire, dans les cas suivants :

  • frais de maladie ;
  • maternité ;
  • indemnités journalières pour arrêt de travail ;
  • invalidité
  • capital décès.

A l’origine du dispositif, la loi Madelin du 11 février 1994, qui dispose que les sommes versées au titre de la prévoyance revenu sont déductibles de notre résultat imposable. Elles doivent normalement être réévaluées par l’assureur tous les ans, en fonction du montant du revenu de l’année écoulée. On peut décider de cotiser à équivalent du SMIC (autour de 200 euros annuel en général) ou en fonction de ce que l’on a réellement gagné, pour, en cas de pépin, bénéficier d’un revenu décent…

Lisez bien les garanties proposées par votre régime obligatoire, certaines sont dérisoires, voire carrément absentes… La prévoyance revenu s’impose !

Le complément de retraite des indépendants

> Le Contrat individuel (Madelin) : pour les professionnels indépendants (graphiste, consultant, graphologue, formateur, informaticien, cadreur, traducteur, rédacteur etc….), libéraux, gérants majoritaires, commerçants, artisans, conjoints collaborateurs…

Objectif : cotiser annuellement pour se voir verser une rente au moment de la liquidation de la retraite, rente qui sera imposée sur le revenu (+CSG et RDS).
Comment ça fonctionne ? ll y a une cotisation annuelle minimum à verser (la plupart des organismes d’assurance fixe le seuil autour de 1200 à 1300 euros), qui peut éventuellement être réévaluée à la hausse (mais pas à la baisse !) jusqu’au moment de la retraite.
La cotisation est déductible du revenu imposable. Elle est placée sur des fonds plus ou moins risqués proposés par l’assureur.
> conseils :

  • optez pour la retraite Madelin si vous avez de gros revenus.
  • en ces temps difficiles, si vous n’avez pas l’âme d’un trader, choisissez un fond sécurisé classique proposé par l’assureur, évitez les fonds composés exclusivement d’actions, même si l’horizon de la retraite est éloigné… sinon, c’est déprimant !

> Le PERP : issu de la loi Fillon, le PERP est ouvert à tous (salarié, indépendant…).

Objectif : se constituer un complément de retraite au long terme.
Les cotisations versées, déductibles du revenu imposable dans certaines limites, seront transformées obligatoirement en rente, une rente imposée sur le revenu au moment de la retraite.

Pour les libéraux, le PERP entre dans le cadre de la loi Madelin. Voici mes conseils :

  • les versements dans le cadre d’un PERP sont libres et peuvent même être suspendus, contrairement au contrat individuel Madelin.
  • plus les revenus sont élevés, plus l’avantage fiscal est intéressant (déduction possible jusqu’à 9 900 euros par an)

> L’assurance vie :

Le placement préféré des français. En fin de contrat, le capital peut être versé en intégralité ou donner lieu à des versements réguliers ou encore à une rente à vie… ou on peut aussi choisir de continuer à verser.

> Le rachat des trimestres de cotisation :

Prévu par la loi, le rachat est cependant clairement encadré et s’avère en général assez onéreux.

Objectif : pouvoir à l’âge de  la retraite estimé, bénéficier d’une retraite à taux plein avec son organisme de retraite obligatoire les conditions :

  • avoir moins de 60 ans
  • rachat des années d’études supérieures
  • rachat de trimestres des années pour lesquelles on a acquis moins de 4 trimestres de cotisation (parce que salaire, ou revenu dans notre cas a été trop faible, ou demande de réduction à la baisse des cotisations au commencement de l’activité libérale)
  • rachat de 12 trimestres maximum pour les indépendants, il est possible de racheter soit uniquement les trimestres, soit les trimestres avec, en plus, la retraite complémentaire.

Conseils :

  • Demander un devis à votre caisse de retraite avant de vous lancer dans cette opération, souvent onéreuse (soyez patient !)
  • Plus on attend pour racheter ses trimestres, plus c’est cher ! Mais quand on est jeune, on ne pense pas forcément à la retraite…
  • Le montant d’un trimestre de cotisation varie en fonction des tranches de revenus des années considérées. La moyenne cependant tourne autour de 3000 euros le trimestre. Faites donc le calcul s’il vous manque plusieurs trimestres, entre un placement PERP par exemple ou le rachat d’un trimestre !
  • Attention ! une fois qu’on s’engage à racheter, impossible de faire marche arrière ! Des facilités de paiement sont accordées étant donné le montant en général assez élevé des rachats. Ces facilités font toutefois grimper la note finale !

Réagissez en commentaire. Quelle est votre protection ? Avez-vous un des dispositifs cités ci-dessus ?

Pour un article plus complet et plus récent sur le sujet, rendez-vous ici